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Infection à Taenia Solium

Éléments essentiels du diagnostic

  • Œufs sphéroïdaux jaune-brun (31-43 um).
  • Le scolex possède des crochets et quatre ventouses.
  • Les proglottis apparaissent généralement sous forme de courtes chaînes.
  • Les proglottis matures sont carrés et non mobiles.
  • Le proglottis gravide a 7-13 branches latérales de chaque côté de l’utérus.

Considérations générales

L’infection à T solium est présente dans le monde entier ; les zones endémiques comprennent le Mexique, l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale, l’Afrique, l’Asie du Sud-Est, l’Inde et les Philippines. L’infection à T solium est généralement liée à l’ingestion de viande de porc insuffisamment cuite, bien que d’autres animaux puissent héberger la forme larvaire du parasite. L’infection peut être intestinale, ce qui est généralement asymptomatique, ou extra-intestinale (appelée cysticercose, voir ci-dessous), qui est causée par des formes larvaires de T solium dans les tissus de l’hôte humain. L’ingestion de larves de T solium enkystées est suivie par la fixation du scolex du parasite sur la muqueuse intestinale, ce qui permet au ver de devenir adulte en l’espace de 12 semaines. Un ou plusieurs vers adultes peuvent être présents pendant 25 ans et atteindre une longueur de 2 à 7 m. Chaque ver contient < 1 000 proglottis. L’identification des espèces se fait par le nombre de branches latérales sur le côté de l’utérus dans un utérus gravide.

Taenia

L’infection à Taenia solium, bien que rare en France métropolitaine, reste préoccupante dans certaines régions et au sein de populations spécifiques. Une revue systématique des cas de taeniasis en Europe a identifié des cas dans douze des dix-huit pays d’Europe de l’Ouest, avec des prévalences détectées allant de 0,05 à 0,27% et des prévalences estimées de 0,02 à 0,67%. Le nombre estimé de cas de Ténia survenant annuellement en France était de 64 495.

Résultats cliniques

Signes et symptômes

L’infection par le ver adulte de T solium est généralement asymptomatique, mais des symptômes abdominaux non spécifiques tels que l’indigestion et la nausée peuvent être présents.

Résultats de laboratoire

Les patients atteints d’une infection intestinale à T solium présentent souvent des résultats anormaux lors de la recherche d’ovules et de parasites dans les selles et, parfois, une légère leucocytose avec éosinophilie.

Diagnostic différentiel

L’infection par le ver adulte de T solium étant asymptomatique, la principale préoccupation diagnostique chez un patient souffrant d’une infection intestinale à T solium est de savoir s’il est atteint de cysticercose. Si les résultats de l’évaluation suggèrent une infection extra-intestinale, un traitement spécifique de la cysticercose est nécessaire.

Complications de l’infection

L’infection de l’intestin par T solium n’est généralement pas associée à des symptômes ; cependant, chez les patients présentant une charge parasitaire élevée, une obstruction peut se produire.

Taenia Solium Life Cycle

Traitement

Le traitement de l’infection intestinale à T solium consiste en l’administration de praziquantel ou de niclosamide (voir encadré 2). Des examens de suivi des selles doivent être effectués un mois après le traitement.

En France, le traitement de l’infection à Taenia solium fait également appel à des médicaments antiparasitaires tels que le praziquantel ou le niclosamide. Ces traitements sont efficaces pour éliminer le ténia adulte de l’intestin. Dans les cas de neurocysticercose, qui est la manifestation extra-intestinale de l’infection affectant le système nerveux central, une combinaison de thérapie antiparasitaire (comme l’albendazole ou le praziquantel), de corticostéroïdes pour réduire l’inflammation et d’anticonvulsivants pour gérer les crises peut être employée. Le choix du traitement dépend du nombre, de la localisation et du stade des kystes, ainsi que de l’état clinique du patient.

Pronostic

Le pronostic des patients atteints d’une infection intestinale à T solium est excellent.

Prévention et contrôle

La prévention de l’infection par T. solium passe par une cuisson adéquate de la viande de porc et des produits à base de viande de porc à une température à cœur > 65 °C (encadré 3). La congélation, le marinage et le salage ne préviennent pas l’infection. L’immunisation des porcs et la fourniture d’aliments pour animaux exempts d’œufs et de proglottis sont d’autres mesures préventives qui se sont avérées efficaces pour contrôler l’infection. Les humains infectés étant capables de transmettre le cysticerque à d’autres personnes, il convient de prendre des précautions contre les maladies entériques et de manipuler les échantillons de selles en veillant à les décontaminer. En outre, des installations adéquates pour l’élimination des eaux usées humaines doivent être disponibles.

En France, les mesures préventives se concentrent sur le maintien de normes d’hygiène strictes dans les élevages de porcs, sur l’inspection régulière des viandes et sur la sensibilisation du public aux risques liés à la consommation de viande de porc insuffisamment cuite. L’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a publié des lignes directrices soulignant l’importance de bien cuire la viande de porc jusqu’à ce qu’elle atteigne une température interne d’au moins 65°C afin de tuer tout parasite potentiel. Elle recommande également de bonnes pratiques d’hygiène personnelle, telles que le lavage régulier des mains, afin d’éviter la propagation des œufs du parasite.

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